LA VILLE DE PRAGUE
Dans l’oeuvre de Kafka, les lieux ne sont pas nommés, mais l’on peut reconnaître la ville de Prague, qui se voit toutefois transformée. C’est par exemple la Cathédrale Saint-Guy qui apparaît dans le dernier chapitre du Procès. Mais la topographie est imaginaire, les lieux allégoriques ou métaphoriques, l’architecture surréaliste.
Pour Kafka, né dans la Vieille Ville de Prague, cette ville est à la fois une cage et un refuge, un labyrinthe qui le fascine et l’étouffe.
LA FIGURE DU PÈRE
La figure du père est chez Kafka énorme et oppressante. L’enfance de Kafka – aîné d’une fratrie de six enfants – est marquée par la peur et la culpabilité, une hypersensibilité liée à cette domination paternelle. Il écrit une lettre à son père, qui ne sera jamais lue par celui auquel elle s’adresse.
UN JUIF GERMANOPHONE
A l’époque où Kafka vivait à Prague, coexistaient trois groupes ethniques: les Tchèques, les Allemands et les Juifs. Ces trois ethnies y avaient vécu ensemble pendant des siècles, mais étaient séparées par leur langue, leurs coutumes et leur culture.
Kafka fréquente des écoles allemandes de la primaire à l’université. Il écrit en allemand, et parle aussi le tchèque et le français.
Durant sa vie commune avec Dora Diamant – jeune femme d’une famille juive orthodoxe – Kafka rêve de vivre en Palestine et apprend l’hébreux.
Kafka se définit lui-même comme l’exemple le plus typique du juif occidental, pour lequel tout doit être gagné.
Par la rencontre du théâtre yiddish, il découvre la culture brute des juifs d’Europe de l’Est.
UN INTELLECTUEL
Avant la première guerre mondiale, Kafka fréquente la Société des Sciences, lieu de rendez-vous des intellectuels qui y présentent de nouveaux concepts tels que la psychanalyse ou la physique quantique.
RAPPORT AU TRAVAIL ET DRAME EXISTENTIEL
Kafka étudie la jurisprudence, puis travaille dans les assurances et s’occupe de la sécurité au travail (accidents du travail, maladies professionnelles).
Dans La Métamorphose, il évoque le cauchemar de la bureaucratie austro-hongroise, qu’il connaît bien.
Son travail lui est insupportable parce qu’il rentre en conflit avec son désir d’écriture, son ambition littéraire. Sa double vie génère de l’angoisse. La vie de bureau, en surface de la vie, lui semble inconciliable avec l’écriture, faite de profondeur.
Dora Diamant le fait déménager à Berlin pour l’éloigner de sa famille et afin qu’il se concentre sur l’écriture. Elle lui fournit un environnement créatif.
Malgré quatre relations avec différentes femmes, Kafka repoussera sans cesse le mariage pour ne pas sacrifier la littérature.
Atteint de tuberculose, il prend une retraite anticipée pour raisons médicales. Il estime que son drame existentiel devait le mener à une maladie grave, et considère sa tuberculose comme le signe de sa faillite générale.
On parle de situation « kafkaïenne » pour une situation intolérable et désespérée.



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