
INTRODUCTION :
« La dialectique éristique est l’art de mener un débat de manière à avoir toujours raison. »
« La dialectique éristique » décrite par Aristote a pour objet « l’apparence de vérité objective, autrement dit le fait d’avoir raison ».
« La vérité objective d’une thèse et sa validité aux yeux des disputants et de l’auditoire sont deux choses bien distinctes. C’est sur cette dernière que porte la dialectique. »
« Si nous étions fondamentalement honnêtes, alors tout débat partirait simplement du principe qu’il faut rechercher la vérité, sans se préoccuper de savoir si elle se conforme à l’opinion que nous avions initialement formulée, ou à celle de l’autre. »
La « vanité », le « goût pour la palabre » et la « mauvaise foi » de « la plupart des hommes » font qu’ « ils parlent sans avoir eu le temps de réfléchir, et même s’ils constatent par la suite que ce qu’ils affirment est faux et qu’ils ont tort, ils s’efforcent de laisser paraître le contraire. »
« On ne se battra pas pour défendre la vérité, mais pour défendre sa propre thèse. »
« Machiavel recommande au prince de profiter de chaque instant de faiblesse de son prochain pour l’attaquer, car en l’absence de réaction, il est susceptible de retourner la situation à son profit. »
« Si j’abandonne ma thèse dès que j’ai l’impression que l’adversaire a raison, thèse à laquelle j’ai pourtant bien réfléchi en amont, il est tout à fait possible que, distrait par une impression passagère, j’abandonne la vérité au profit de l’erreur. »
« Celui qui sort vainqueur du débat ne le doit bien souvent pas tant à la justesse de son jugement dans l’articulation de sa thèse qu’à sa ruse et son habilité à la défendre. »
*habilité = capacité
« Il faut désolidariser la dialectique de la logique plus nettement que ne le fait Aristote, en laissant à la logique la vérité objective, dans la mesure où elle relève de la forme, et limiter la dialectique au fait d’avoir raison. »
« C’est une chose de dire qu’il ne faut rien viser d’autre dans un débat que la quête de la vérité ; mais en réalité, on ignore encore où elle se situe : on est induit en erreur par les arguments adverses et par ses propres arguments. Ceci étant dit, nous donnerons raison à l’adage qui veut que s’énonce clairement ce qui se conçoit bien. »
« Dans tout débat, il y a une thèse ou un problème (qui ne diffèrent que dans la forme), puis des propositions censées servir à le résoudre. »
« La dialectique (…) a pour (…) tâche d’expliquer comment se défendre contre tout type d’attaque, tout particulièrement contre les attaques malhonnêtes, et comment, en retour, attaquer les affirmations d’autrui sans se contredire ni (…) être réfuté. »
« Même quand on a raison, on a besoin de la dialectique pour défendre sa position, et il est nécessaire d’avoir connaissance des coups bas avant de pouvoir les parer, voire d’en maîtriser l’usage afin de pouvoir battre l’ennemi par ses propres armes. »
« La vérité objective (…) doit être laissée de côté (…) et l’on doit se contenter (…) de veiller à défendre ses propositions et à réfuter celles d’autrui. »
« On ne sait généralement pas où se trouve (la vérité objective) : souvent, on ignore si l’on a raison ou pas, souvent, on croit avoir raison, mais à tort, et souvent, les deux parties estiment avoir raison. (…) Quand s’initie un débat, chacune des deux parties croit généralement être dans le vrai ; puis toutes deux se mettent à douter ; seule l’issue est censée établir, entériner la vérité. »
La « dialectique éristique » est « une joute de l’esprit livrée pour avoir raison dans le débat« . Elle a pour mission d’ « établir la liste des stratagèmes de la mauvaise foi et de les analyser, afin qu’en situation réelle de débat, on puisse les identifier instantanément et les déjouer. »
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STRATAGÈME 1 :
« Pousser l’affirmation adverse (…) en l’interprétant de la manière la plus générale possible (…) tout en restreignant le sens de la sienne au maximum », car « plus une affirmation est générale, plus elle prêtera le flanc aux attaques. »
STRATAGÈME 2 :
« Tirer parti de la polysémie d’un terme pour étendre une affirmation à une acception dudit terme qui n’a plus grand chose à voir avec l’objet du débat, pour ensuite la réfuter . »
*la polysémie = propriété d’un signifiant de renvoyer à plusieurs signifiés présentant des traits sémantiques communs
*réfuter qqch = repousser ce qui est affirmé par une démonstration argumentée qui en établit la fausseté
Il s’agit de faire un « amalgame entre deux choses fondamentalement différentes, par le jeu de la polysémie (d’un) mot (…) : il en résulte un déplacement de la question. »
STRATAGÈME 3 :
« Prendre une affirmation relative et la transposer dans un tout autre contexte pour la réfuter. »
Dans les STRATAGÈMES 1-2-3, « l’adversaire parle d’autre chose que ce dont il est question (…) ce que dit l’adversaire est vrai, mais n’entre en contradiction qu’apparente avec la thèse« . Il faut donc « contester la conclusion et ses implications, en montrant que la validité de la proposition adverse ne permet pas d’invalider la nôtre »
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Lorsque l’adversaire « refuse d’admettre des prémisses vraies, en prévision de leurs conséquences« , on peut avoir recours aux STRATAGÈMES 4-5 :
*des prémisses (féminin pluriel) = proposition, affirmation entrant dans une démonstration dont on tire une conclusion
STRATAGÈME 4 :
« Ne pas laisser entrevoir la conclusion à laquelle on veut arriver, tout en faisant admettre ses prémisses une par une isolément. (…) Cacher son jeu (…) jusqu’à ce que soit admis tout ce qui est nécessaire. »
STRATAGÈME 5 :
« Pour prouver la validité de sa thèse, (…) avoir recours à des prémisses erronées (…) quand l’adversaire ne consentirait pas à admettre les vraies. (…) Argumenter à partir de ce qui aura déjà été concédé par l’adversaire (…) en adoptant son mode de pensée. (…) Réfuter des énoncés adverses erronés par le biais d’autres énoncés erronés, mais valables au yeux de l’adversaire. (…) S’approprier son raisonnement. »
*concéder qqch à qqn = accepter un argument ou une objection du partenaire
« Même des prémisses erronées peuvent donner lieu à ne conclusion valable, alors que des prémisses valables ne donneront jamais lieu à une conclusion erronée. »
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STRATAGÈME 6 :
« Faire admettre ce qui est litigieux à titre particulier sous couvert d’une vérité générale. »
*litigieux = qui peut être objet d’une contestation
EX : « Affirmer l’incertitude de la médecine en postulant l’incertitude de tout savoir humain. »
*postuler qqch = poser explicitement une proposition qui ne fait pas l’objet d’une démonstration et demander qu’on l’admette
« Lorsque c’est le général qui est à prouver, on fera admettre toutes les déclinaisons du particulier.«
STRATAGÈME 7 :
« Celui qui a énoncé sa proposition et doit en prouver la validité procédera (…) par questions, avant de conclure à la validité de sa proposition à partir des concessions de son adversaire. (…) Poser beaucoup de questions disparates à la suite pour dissimuler ce qu’on veut réellement faire admettre. (…) L’argumentation basée sur ce qui aura été admis sera menée rapidement, car les esprits lents ne pourront pas suivre correctement, et passeront outre les éventuelles erreurs ou failles dans le raisonnement. »
STRATAGÈME 8 :
« Mettre l’adversaire hors de lui (…) il ne sera plus en état de former un jugement juste et de voir où est son intérêt. »
STRATAGÈME 9 :
« Ne pas poser ses questions dans l’ordre qu’exigerait la conclusion qu’il faut en tirer (…) nul moyen alors pour l’adversaire de savoir où on veut en venir, et donc de prendre les dispositions nécessaires. »
STRATAGÈME 10 :
« Si (…) notre adversaire fait exprès de dire non là où on voudrait qu’il dise oui (…) demander le contraire en feignant de chercher son approbation, ou (…) lui soumettre les deux propositions, afin qu’il ne sache pas laquelle on souhaite voir approuvée. »
STRATAGÈME 11 :
« Si (…) notre adversaire admet les cas particuliers (…), on s’abstiendra de lui demander s’il admet aussi la vérité générale qui découle de ces cas particuliers ; (…) on l’introduira plus tard, comme si elle avait déjà été admise (…). L’adversaire pensera l’avoir effectivement admise. »
STRATAGÈME 12 :
Si « un concept général (…) n’a pas de dénomination spécifique, mais (…) doit être désigné par analogie », « choisir l’analogie de manière qu’elle serve notre affirmation. »
« Un orateur dévoile souvent son intention par les noms qu’il donne aux choses« .
EX : « assurer la sécurité deviendra emprisonner dans la bouche de l’autre » ; « dévotion = fanatisme ».
STRATAGÈME 13 :
« Pour faire en sorte que l’adversaire admette un énoncé, (…) en soumettre également le contraire pour lui laisser le choix, en prenant soin de bien prononcer le contraste, de sorte que l’autre soit obligé, pour rester cohérent, d’approuver notre énoncé. »
EX : Pour faire admettre qu’ « il faut faire tout ce que dit son père », demander : « Doit-on obéir ou désobéir en tout point à ses parents? »
STRATAGÈME 14 :
« Si l’adversaire a répondu à plusieurs questions sans donner la réponse que nous attendions pour poursuivre l’argumentation, (…) passer à la conclusion visée, même si ce n’est pas du tout la suite logique, (…) la présenter sous l’apparence de la logique, (…) la proclamer d’un air de triomphe. »
STRATAGÈME 15 :
Si notre thèse est « paradoxale » et que l’on a « du mal à la prouver », « soumettr(e) à l’approbation adverse une proposition juste mais bancale, comme si nous vouions faire partir de là notre raisonnement. »
STRATAGÈME 16 :
« Quelque chose, dans ce que vient d’affirmer notre adversaire, entre en contradiction (…) avec quelque chose qu’il aurait dit (…) ou avec sa propre ligne de conduite ».
EX : « S’il défend le droit au suicide », lui dire : « Pourquoi ne vas-tu pas te pendre alors? »
STRATAGÈME 17 :
« Si un contre-argument nous pousse dans nos retranchements , (…) s’en sortir par un subtil distinguo (…) pour peu que la chose se prête au double sens ou admette deux cas de figure.«
*pousser qqn dans ses retranchements = épuiser ses arguments, lui ôter toute possibilité de se défendre
*un distinguo = distinction dans une argumentation
STRATAGÈME 18 :
« Si (…) l’adversaire s’est lancé dans un raisonnement qui nous mènerait à la défaite, (…) interrompre ou dévier le cours du débat. »
STRATAGÈME 19 :
« Généraliser le propos. »
EX : « Pourquoi on ne peut accorder de crédit à telle hypothèse physique »? Invoquer « la faillibilité de la connaissance humaine, qu’on illustrera d’un tas d’exemples. »
STRATAGÈME 20 :
« Lorsqu’on a soumis les prémisses et qu’elles ont été admises par l’adversaire », ne pas « soumettre » la conclusion mais la lui « dict(er) purement et simplement (…) même s’il manque telle ou telle prémisse ».
STRATAGÈME 21 :
« Un argument adverse (au caractère) spécieux ou sophistique » : « démont(er) (l’argument) en confrontant l’adversaire à son artifice« , ou « lui opposer un contre-argument tout aussi spécieux et sophistique« .
*spécieux = qui séduit par de fausses apparences, qui fait illusion ; qui est destiné à tromper, à induire en erreur ; qui repose sur un mensonge
*un sophisme = argument, raisonnement qui, partant de prémisses vraies, ou considérées comme telles, et obéissant aux règles de la logique, aboutit à une conclusion inadmissible ; argument, raisonnement ayant l’apparence de la validité, de la vérité, mais en réalité faux et non concluant, avancé généralement avec mauvaise foi, pour tromper ou faire illusion
STRATAGÈME 22 :
« Si l’adversaire exige qu’on admette quelque chose dont la suite logique concernerait directement le point de discorde » : « refus(er)« .
STRATAGÈME 23 :
« Pousser l’adversaire à amplifier (sa thèse), pourtant parfaitement recevable dans sa configuration initiale, de manière qu’elle excède les limites de l’acceptable » ainsi exagérée, puis « réfut(er) tout ce qui dépasse » : « tout se passera comme si l’on avait également réfuté sa proposition initiale ».
« Ne pas se laisser amener à exagérer ou étendre (notre thèse) (…) : « arrêt(er) aussitôt (l’adversaire) pour le ramener à la limite établie en disant : « Voilà où s’arrête mon propos. »
STRATAGÈME 24 :
« Par des déductions spécieuses et une interprétation abusive, (…) soutirer de la proposition adverse des conclusions (au caractère absurde ou dangereux) qui lui sont étrangères et que l’adversaire n’avait absolument pas en tête. »
STRATAGÈME 25 :
Un seul « contre-exemple », « cas particulier censé appliquer une vérité générale », « infirmerait la proposition pour la réfuter. »
*infirmer qqch = enlever de la force à qqch, contredire
EX : Réfuter la proposition « Tous les ruminants ont des cornes » par le contre-exemple du chameau.
STRATAGÈME 26 :
Retourner l’argument de l’adversaire contre lui.
EX : « Ce n’est qu’un enfant! – C’est justement parce que c’est un enfant que …«
STRATAGÈME 27 :
« Si l’adversaire réagit à un de nos arguments par une agressivité subite », c’est qu’ « on a mis le doigt sur le point faible de son raisonnement ». « Insister lourdement dessus » pour « lui faire perdre son sang-froid. »
STRATAGÈME 28 :
Lors d’un « débat érudit mené devant un parterre non-initié », « prendr(e) à partie le public par (…) une objection irrecevable, mais que seul un esprit averti percevra comme telle« . ‘L’adversaire devra se lancer dans une longue dissertation technique » et « aura du mal à regagner son auditoire. »
STRATAGÈME 29 :
« Si (…) notre défaite est proche, (…) parler de tout autre chose. »
STRATAGÈME 30 :
« L’argument d’autorité » : « Faire appel, plutôt qu’à des arguments rationnels, à des autorités reconnues » car « chacun préfère croire plutôt que juger« . Très efficace si « on a dans son camp une autorité respectée de l’adversaire ».
« Le nombre des autorités valables (aux yeux de l’adversaire) sera d’autant plus grand que ses connaissances et ses talents sont limités, mais se réduira comme peau de chagrin s’il est instruit et capable. »
« Les préjugés universels pourront (…) faire office d’autorité. En effet, la plupart des gens pensent (…) que ce qui paraît juste à beaucoup est forcément vrai. »
Le « processus d’émergence de ces opinions universelles » est « initié par deux ou trois personnes, qui vont mettre sur pied une opinion donnée et commencer à en parler autour d’eux, et dont on aura la bienveillance de croire qu’ils aient mis cette opinion à l’épreuve des faits : quelques autres, présumant du génie des premiers, se rattachent alors à cette opinion ; et ceux-là sont à leur tour suivis par d’autres, que la paresse a poussés à croire aussitôt plutôt que de soumettre à un pénible examen critique. Et voilà que grossit de jour en jour le nombre de ces adeptes paresseux et crédules. »
STRATAGÈME 31 :
« Lorsqu’on ne trouve rien à répondre aux arguments adverses, (se déclarer), non sans une pointe d’ironie, incompétent en la matière. » Dire : « Ce que vous dites là dépasse mon humble entendement : c’est certainement tout à fait juste ; mais le sens m’échappe, et je me garderai donc bien de tout jugement » (…) On suggère à l’auditoire (…) que le raisonnement est absurde. »
« En guise de parade, (…) répondre : « Si vous me permettez, avec la sagacité qui est la vôtre, je vois mal comment vous pourriez ne pas comprendre, aussi la faute en incombe-t-elle nécessairement à mon piètre exposé« . Puis « en remettre une couche, de sorte qu’il finisse bon gré mal gré par comprendre, réalisant ainsi que le sens lui avait réellement échappé. »
STRATAGÈME 32 :
« Catalogu(er) (l’affirmation adverse) en l’assimilant à une doctrine peu appréciée. » Dire : « Oh, mais j’ai déjà entendu ça quelque part!«
STRATAGÈME 33 :
« Cela est peut-être vrai en théorie mais pas en pratique.«
STRATAGÈME 34 :
« Si l’adversaire ne répond pas directement à une question ou à un argument, mais pose à son tour une question, ou donne une réponse détournée, ou (…) hors sujet, et tente de détourner le débat, (…) on a touché (…) un point sensible. (…) Appuy(er) (…) sur ce point pour travailler au corps l’adversaire. »
STRATAGÈME 35 :
Si on parvient à faire sentir à l’adversaire que son opinion, si elle s’avérait recevable, porterait un préjudice majeur à ses intérêts, il la lâchera aussitôt. »
« Ce qui est à notre désavantage est souvent perçu par l’intellect comme absurde. »
STRATAGÈME 36 :
« Déstabiliser l’adversaire en lui opposant une logorrhée absurde. »
*une logorrhée = bavardage ininterrompu et vide de sens
« Si l’adversaire a conscience de ses déficiences, s’il est habitué à entendre des choses qu’il ne comprend pas, et à faire comme s’il les comprenait, (…) profér(er) d’un air pénétré des inepties érudites ou profondes à l’oreille (…) : il perdra peu à peu toute faculté de voir, d’entendre et de penser. »
*des inepties (féminin pluriel) = propos dénué d’intelligence
STRATAGÈME 37 :
« L’adversaire a raison, mais (…) choisit une preuve inadéquate. (…) Réfuter cette preuve, tout en présentant la chose comme une réfutation de sa thèse. (…) S’il ne lui vient pas de preuve plus adéquate, nous avons gagné. (…) C’est ainsi que les mauvais avocats en viennent à perdre une juste cause : ils la défendent par une loi qui ne s’y prête pas, et la loi qui s’y prêterait ne leur vient pas à l’esprit. »
ULTIME STRATAGÈME :
Si (…) l’adversaire nous est supérieur et qu’on ne pourra pas avoir raison, (…) s’en prendr(e) à sa personne par des attaques grossières et blessantes », l’ « attaqu(er) personnelle(ment) » pour « se détourner de l’objet du débat », (…) abandonn(er) totalement le fond pour ne cibler que (sa) personne » par un « propos blessant, hargneux, insultant, grossier ».
Si l’adversaire se lance dans une « attaque personnelle », répondre calmement que cela est hors sujet, avant de recoller au débat qu’on poursuivra (…) sans prêter l’oreille aux vexations. »
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CONCLUSION :
Aristote : « ne pas débattre avec le premier venu, mais uniquement avec des gens que l’on connaît, et dont on sait : qu’ils ont assez d’entendement pour ne pas débiter trop d’âneries et se voir infliger une défaite cuisante ; qu’ils feront appel à la raison et non à des citations ; qu’ils sauront entendre un argument rationnel et y souscrire ; (…) qu’ils respectent la vérité, qu’ils prennent plaisir à entendre un argument fondé, même de la bouche de l’adversaire, et qu’ils auront assez d’honnêteté intellectuelle pour reconnaître avoir tort si la vérité est dans l’autre camp. »
Voltaire : « La paix vaut encore mieux que la vérité. »
« La friction intellectuelle qu’est le débat crée les conditions d’un profit mutuel aux esprits qu’il confronte, leur permettant de rectifier leur propre pensée, et d’ouvrir des perspectives nouvelles. Mais les deux débatteurs doivent être au même niveau, culturellement et intellectuellement. Si l’un d’eux manque d’érudition, certaines choses lui échapperont. Et si son raisonnement n’est pas à la hauteur, le dépit le poussera à la mauvaise foi et à l’artifice, ou bien à la grossièreté. »
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