
La nuit du 12, de Dominik Moll, aborde le fait divers sous un angle féministe, et revivifie le film policier.
Le cas Clara est une enquête non aboutie sur le meurtre d’une jeune femme de vingt-et-un ans, brûlée vive une nuit en pleine rue. Le policier en charge de l’enquête reste longtemps hanté par ce féminicide, horrifié par le fait que TOUS les amants de la jeune femme, suspectés dans cette affaire aux relents de jalousie meurtrière, semblent tout-à-fait capables d’avoir commis un tel crime. Chacun d’entre eux se révèle en effet suffisamment dysfonctionnel pour le laisser penser. Cette chose qui cloche entre les hommes et les femmes saute aux yeux du lieutenant fraîchement nommé, et lui devient vite intolérable.
Le film mène aussi une réflexion sur le métier de policier : l’incapacité à gérer la séparation entre vies professionnelle et personnelle, des histoires de couples parasitées et brisées par le métier de l’un, un milieu presque exclusivement masculin où la subtilité est chose rare.
Une femme, nouvelle dans le métier, interroge : Vous ne trouvez pas bizarre que ce soit majoritairement des hommes qui commettent les crimes, et majoritairement les hommes qui sont censés les résoudre?
Un monde d’hommes, en somme. Et un genre virile qui dénonce désormais les formes de virilité criminelles. Plutôt intéressant, dans le genre!
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